24 juin 2018

Moutier-Résiste au Forum de l'Arc

Notre association a organisé, sous la forme d'un pique-nique, une rencontre conviviale entre ses membres, le 24 juin 2018, au Forum de l'Arc.

120 personnes y ont participé.

Trois orateurs ont pris la parole.

Notre porte-parole André Doriot a rappelé les objectifs du mouvement, ses actions, son bilan, la situation et les perspectives encourageantes pour notre cause, cinq mois après sa constitution et une année après le 18 juin 2017 (v. son intervention plus loin).

Patrick Roethlisberger s'est exprimé pour Moutier-Prévôté. Il a notamment appelé à une entente renforcée entre les partis antiséparatistes en vue des échéances prochaines.

Pierre-Alain Némitz, de Bévilard, a insisté sur l'importance vitale de Moutier pour tout le Jura bernois en relevant que le départ de la ville vers le canton voisin servirait de tête de pont au séparatisme à l'assaut de la région. Moutier serait perdue et le conflit jurassien attisé (lire son discours ci-après).

Si le conseiller national Manfred Bühler n'a pas fait de discours, il nous a confirmé son soutien et ses encouragements

Vous trouverez plus bas une partie des discours prononcés ainsi que des articles de presse.

Le Jura bernois doit s’opposer au départ de Moutier

Les séparatistes affirment à tout vent que le vote de Moutier est irrévocable. L’astuce est classique. La répétition de ce mensonge tend à masquer le malaise des autorités communales qui ont trempé dans les tricheries.

Les informations qui transpirent nous font comprendre que l’étau de la justice se resserre. Et que ceux qui se résignent encore mesurent les conséquences de leur lâcheté s’ils ne veulent pas vivre indéfiniment à genoux.

Le Jura bernois ne peut pas vivre sans Moutier. Votre ville représente une pièce capitale de la région. Nos adversaires le savent. Accepter son départ sur la base d’un vote truqué serait politiquement suicidaire nous y laisserions notre identité. Moralement, nous Jurassiens bernois ne pouvons abandonner nos concitoyens de Moutier. Nous avons la responsabilité de défendre l’intégrité de notre territoire. Tant notre conscience que notre cœur doivent nous rappeler notre devoir envers nos compatriotes. On ne construit pas l’avenir sur un mensonge.

Il faut refuser avec fermeté cette mutilation. Parce que la frontière fixée par les plébiscites de 1975 correspond réellement à la culture de notre petit pays. Y porter atteinte c’est mettre en danger la coexistence pacifique entre nos deux cantons. C’est aussi porter un coup qui pourrait être fatal à la Confédération. Rappelez-vous l’ancienne Confédération d’avant 1848 a connu bien des conflits entre cantons. Mais jamais ceux-ci n’avaient pour but de modifier les frontières les séparant.

Subsidiairement il faut garder constamment en mémoire que le départ de la ville entraînerait :

le déclin non seulement de son hôpital mais de l’Hôpital du Jura bernois. La concentration des établissements sur un nouveau site hospitalier à Bienne s’imposerait d’elle-même.

les communes intimement liées à leur centre régional devraient trouver des solutions avec au milieu d’elles une enclave, une terre jurassienne sans relation physique avec le Jura. Alors qu’actuellement le tout forme un ensemble cohérent tant historique, qu’économique, culturel et social.

la représentation régionale au Grand Conseil serait à coup sûr réduite. Le parlement l’a affirmé récemment, il n’entend pas modifier la force de notre députation tant que la situation de Moutier n’est pas éclaircie.

Moutier deviendrait la tête de pont de la troisième campagne annexionniste du Jura. Les ministres jurassiens l’ont annoncé maintes fois avant le 18 juin 2017.

Déjà handicapé par sa topographie, notre pays ainsi morcelé peinerait à renforcer les liens entre ses vallées

Les institutions créées dans l’élan des plébiscites et qui devaient donner à notre région sa cohérence et son unité sont galvaudées sous les encouragements des séparatistes. Le CJB pourrait connaître le même sort si la majorité de la population ne parvenait pas à retrouver sa cohésion face au danger.

Les partis traditionnels doivent faire fi de leurs différends et serrer les rangs. Toutes les tendances de l’échiquier politique doivent s’allier et ne parler que d’une seule voix lorsque le destin du pays est en jeu. Les séparatistes profiteront de toutes nos divergences pour semer le trouble dans les esprits et ruiner la cohésion de la région. Ils sont déjà à l’œuvre.

Refuser un siège au bureau du Conseil du Jura bernois au PSA n’est que justice. Comment un parti qui n’a pour but que la séparation du Jura bernois du canton de Berne peut-il se prévaloir des lois. Il ne reconnaît pas la décision prise démocratiquement le 23 novembre 2013 alors que soi-disant la question jurassienne serait réglée avec Moutier. Vous, Prévôtois, connaissez bien la situation d’une population minorisée par des envahisseurs.

Il appartient à la justice de faire son devoir. Quant à la Confédération elle doit abroger d’autorité les articles 138 et 139 de la constitution du Jura. Il en va de la paix confédérale.

La Suisse n’est pas une république bananière. Les mœurs si courantes dans le canton du Jura ne sauraient être tolérées chez nous. Nous avons d’ores et déjà le devoir de sanctionner sévèrement les corrupteurs de la vie civique à l’œuvrent ici.

Lors de la campagne qui a précédé le 18 juin la mauvaise foi des Jurassiens a été démontrée maintes fois. Si le gouvernement bernois avait respecté la constitution cantonale bernoise, il aurait dénoncé ce contrat de dupe et stoppé le processus. On ne négocie pas avec des partenaires qui annoncent ouvertement ne pas vouloir respecter les clauses du contrat qu’ils ont signé.

A cela il faut ajouter toutes les démonstrations de leur impérialisme par ex. :

la Rauracienne entonnée à chaque rassemblement et où les membres du gouvernement jurassien chantent avec la foule. C’est un chant de guerre qui revendique un Jura du lac de Bienne aux portes de la France ;

dans la répétition inlassable de vouloir reconstituer le mythique Jura historique ;

même leur drapeau cantonal brandi à chaque occasion n’est pas légitime puisqu’il représente les couleurs attribuées dans les années 1950 au Jura bernois des sept districts, et j’en passe.

Tout cela démontre l’esprit nationaliste de nos voisins du nord, incompatible avec le droit fédéral. Que diraient les Fribourgeois et la Suisse si Berne revendiquait soudainement le Moratois ?

Que les politiciens de chez nous qui affirment qu’il faut « aller de l’avant » dans la situation actuelle prennent garde! Par leur attitude résignée ils confortent les séparatistes dans leurs intentions belliqueuses. On ne renforcera pas une identité régionale en abandonnant Moutier. C'est d’autant plus vrai que le Jura bernois est déjà partiellement investi par les séparatistes. Faire envie au voisin par nos succès oui, mais pour garantir le succès il faut construire sur des bases solides. Il est temps de cesser de rêver à un monde meilleur après le départ de Moutier. La lutte continuera coûte que coûte si nous n’y mettons halte. Et la seule garantie de stopper l’infiltration et le pourrissement de la région, c’est de maintenir Moutier dans le canton de Berne.

Le maire de Moutier qui veut aussi « aller de l’avant » devrait se pencher sur le règlement des prisons, c’est là qu’il pourrait aller…

Voilà, vive Moutier dans sa Prévôté et vive le Jura bernois.

Pierre-Alain Némitz, Bévilard

Discours d'André Doriot, porte-parole de Moutier-Résiste

Bonjour

Au nom du comité de Moutier-Résiste

Je vous souhaite la bienvenue.

Notre but à toutes et à tous est de maintenir notre ville, votre ville dans le canton de Berne.

C'est sans nul doute la raison de votre présence ici ce jour.

Je vous rappelle brièvement les actions que nous avons réalisées, à ce jour.

Je ne vais pas revenir sur la question des recours, Moutier-Prévôté gère très bien cette question.

Janvier 2018 création de l'association Moutier-Résiste.

Soutien affirmé au comité référendaire contre le budget.

A lire la presse de ces derniers jours, il me semble que notre conseil municipal a majorité séparatiste, et non autonomiste comme il cherche à se définir (quand on veut faire sécession on ne peut pas être autonomiste), envisage une hausse de la quotité d'impôt comme prévu dans l'argumentaire contre le budget de l'année dernière.

Les derniers comptes publiés donnent raison aux dépositaires du référendum de l'année dernière..

16 mars 2018 : rencontre au Cheval Blanc à Moutier.

7 juin 2018 : apéritif au Rathaus de Berne pour informer les députés de l'Ancien canton sur le fait que la moitié de la ville de Moutier s'est opposée au transfert de leur ville dans le cantonnet voisin subventionné à raison de 56% de son budget par la péréquation financière de la confédération.

A signaler que les deux députés du PSA, ainsi qu'une députée verte, soi-disant défenseurs du Jura bernois, ont brillé par leur absence.

8 juin 2018 : envoi d'une lettre à toutes les communes du canton de Berne pour donner suite à notre apéritif du Rathaus.

Entre temps diverses réunions avec nos autorités et mouvements de lutte antiséparatistes.

Pour l'avenir notre effort doit se porter sur le recrutement de nouveaux membres afin de renforcer la force de frappe de notre mouvement. Parlez-en autour de vous.

Notre mouvement ne restera plus dans l'attentisme et portera des attaques contre nos adversaires qui ne s'attendaient pas à une telle résistance. Leur mouvement s'affaiblit, à voir la dernière participation à leur fête de la liberté. (pourtant subventionnée par la municipalité, donc par nous.)

Nous avons d'importantes échéances électorales cet automne et nous devons renforcer notre représentation au conseil de ville, au conseil municipal, et pourquoi pas à la mairie afin d'avoir un maire digne de ce nom et nom d'un pantin ou d'une marionnette qui ne cesse de lever les bras en chantant je ne sais quelle chanson. La Fontaine a appelé cette façon de faire d'une fable appelée la cigale et la fourmi.

Nous aimerions enfin, rendre les acteurs politiques et économiques du reste du Jura bernois, attentifs au fait que la ville de Moutier ne fait pas encore partie du cantonnet et que leur façon de procéder et de disserter, pour se partager le gâteau, tels des vautours, n'a à l'heure actuelle pas sa raison d'être.

Je vous remercie de votre attention.

Vive Moutier

Vive le Jura bernois.

On ne construit pas l'avenir sur un mensonge.jpg Le Jura bernois ne peut pas vivre sans Moutier.jpg

24 juin 2018